L'Agence spatiale européenne a dressé les grandes lignes d'un plan de sauvetage du programme d'exploration martienne Exomars, en coopération avec la Russie, après l'abandon de la Nasa.
Le coup était rude. Dès le mois d'octobre 2011, la Nasa avait annoncé que, contrairement à ses engagements, elle ne fournirait pas les fusées nécessaires aux lancements des missions Exomars en 2016 et 2018.
Et dans les premiers mois de 2012, l'agence spatiale américaine a stoppé net toute participation à cet ambitieux programme d'exploration martienne pour des raisons budgétaires. Elle ne fournira donc ni rover ni instruments scientifiques.
Négociations Europe-Russie dès l'automne 2011
Dès l'automne, l'ESA, par la voix de son directeur général, Jean-Jacques Dordain, annonçait qu'elle cherchait une solution pour sauver la mission. Despourparlers avec l'agence russe Roskosmos étaient entrepris, notamment pour la fourniture de lanceurs Proton.
Dès l'automne, l'ESA, par la voix de son directeur général, Jean-Jacques Dordain, annonçait qu'elle cherchait une solution pour sauver la mission. Despourparlers avec l'agence russe Roskosmos étaient entrepris, notamment pour la fourniture de lanceurs Proton.
Ces négociations, déjà en bonne voie, se sont intensifiées avec l'abandon total de la Nasa.
Une solution européenne
Réunis à nouveau cette semaine à Paris, les membres de l'ESA sont tombés d'accord sur un plan qui permet à Franco Bonacina, porte-parole de l'ESA, de déclarer : « La mission Exomars continue, en coopération avec la Russie. »
Réunis à nouveau cette semaine à Paris, les membres de l'ESA sont tombés d'accord sur un plan qui permet à Franco Bonacina, porte-parole de l'ESA, de déclarer : « La mission Exomars continue, en coopération avec la Russie. »
En 2016, une fusée russe Proton devrait donc emporter la sonde européenne Trace Gaz Orbiter, ainsi qu'un démonstrateur d'atterrisseur. Ce module sera chargé de tester la phase d'entrée dans l'atmosphère martienne et la délicate manœuvre d'atterrissage. La Russie fournira en outre des expériences scientifiques sur les différents éléments lancées à cette date.
2018 : un robot européen roulera sur Mars
En 2018, une autre fusée Proton emportera vers Mars un vaisseau de croisière européen comportant un module d'atterrissage construit à 80% par la Russie. Ce module déposera sur le sol de la planète rouge un rover fabriqué par l'ESA.
En 2018, une autre fusée Proton emportera vers Mars un vaisseau de croisière européen comportant un module d'atterrissage construit à 80% par la Russie. Ce module déposera sur le sol de la planète rouge un rover fabriqué par l'ESA.
Ce robot mobile déploiera ses expériences d'exobiologie (dont certaines russes), notamment une foreuse capable d'aller chercher des échantillons à 2 mètres de profondeur.
Décision officielle en novembre 2012
Le programme Exomars, qui était estimé à 850 millions d'euros pour l'ESA, devra néanmoins bénéficier d'une rallonge budgétaire pour se dérouler selon ce montage, sans la Nasa. L'enveloppe devrait ainsi s'élever à plus d'un milliard d'euros. Ce qui sous-entend de demander chaque pays membre de l'ESA de payer le surplus.
Le programme Exomars, qui était estimé à 850 millions d'euros pour l'ESA, devra néanmoins bénéficier d'une rallonge budgétaire pour se dérouler selon ce montage, sans la Nasa. L'enveloppe devrait ainsi s'élever à plus d'un milliard d'euros. Ce qui sous-entend de demander chaque pays membre de l'ESA de payer le surplus.
Ce redécoupage, acté par les agences spatiales, devra encore être validé par une décision politique, lors du prochain conseil interministériel des pays membres de l'ESA, en novembre 2012.
L'Europe, leader sur Mars ?
Par cette position, l'Europe entend sauver un programme dont la mise au point a été longue et difficile mais pour lequel les scientifiques ont beaucoup investi. En se décidant de se doter de toutes les techniques nécessaires aux atterrissages sur Mars sans avoir besoin de la Nasa, l'ESA se donne une occasion de prendre la première place dans l'exploration de Mars. Jean-Jacques Dordain, son directeur a d'ailleurs laissé « la porte ouverte à la Nasa » si elle souhaite revenir dans l'aventure en 2018.
Par cette position, l'Europe entend sauver un programme dont la mise au point a été longue et difficile mais pour lequel les scientifiques ont beaucoup investi. En se décidant de se doter de toutes les techniques nécessaires aux atterrissages sur Mars sans avoir besoin de la Nasa, l'ESA se donne une occasion de prendre la première place dans l'exploration de Mars. Jean-Jacques Dordain, son directeur a d'ailleurs laissé « la porte ouverte à la Nasa » si elle souhaite revenir dans l'aventure en 2018.
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